ET LASSALLE FUT VENGÉ

LE COMBAT DE L’HÔPITAL LE 18 JUIN 1815

 

 

 

Les amoureux de l’empire connaissent tous le funeste destin d’un des meilleurs sabreur des troupes de cavalerie  légère : le jeune et fringant Lassalle, mort d’une balle en plein front lors de la bataille de Wagram le 6 Juillet 1809. Ce buveur bravache avait déclaré : “tout hussard qui n’est pas mort a 30 ans est un Jean-foutre et je m’arrange pour ne pas passer le terme.” Il avait juste 34 ans quand il eut rendez-vous avec la camarde sous la forme d’une balle tirée lors d’une salve lâchée par un bataillon Hongrois du régiment de Duka. La balle le frappa aux avants poste de sa division de cavalerie alors que l’élan de ses cavaliers s’était brisé sur une profonde ravine derrière lequel l’ennemi exécutait un feu de salve pour briser notre charge. La vengeance étant comme chacun le sait un plat qui se mange froid, le temps fit son ouvrage, et le destin de l’empire ayant définitivement basculé un funeste 18 juin au soir, les alliés crurent pouvoir dépecer notre pays comme bon leur semblait. A cette fin un fort contingent (2000 hommes) de forces Austro-Sardes composé comme suit :

 

Sardes 🙁 Général D’AUDEZENE)

2 bataillons de cacciatori Italiani. 

Autrichiens : (Colonel O’BRIEN)

  • 1 bataillon de chasseurs a pied.
  • 10 compagnies des régiments d’infanterie Duka (numéro 39) et Kerpen (numéro 49).
  • 1 escadron du régiment de hussard Frimont (numéro 9).
  • 2 canons
  • 1 obusier

 

 

 

Fut envoyé dans la vallée de l’Isère a l’est d’Albertville venant d‘Italie. Le futur vainqueur et pacificateur de l’Algérie le maréchal Bugeaud alors simple Général de brigade le même qui commandait le 14ème de ligne depuis Janvier 1814( voir TRADITION MAGAZINE numéro 195 ) se porta a leur rencontre a la tête d’une colonne de1200 hommes ainsi composée :

  • 14ème de ligne (2 bataillons.)
  • 20ème de ligne (2 bataillons.)
  • 10ème chasseurs a cheval (4 escadrons.)

10ème chasseurs a cheval (4 escadrons.)

Lors de la bataille qui s’ensuivit dite bataille de Conflans ou de l’Hôpital, le 28 juin 1815!! Les Français avec des pertes minimes (quelques officiers blessés (4) et quelques un tués (5)) vengent le brave Lassalle en tuant 16 officiers et 500 soldats au régiment Duka!!! On peut constater que la bataille de l’hôpital  clôtura la période de l’empire par une victoire Française, et que 10 jours après Waterloo, il était encore imprudent pour un quelconque envahisseur de violer impunément les frontières de la patrie. Le 14ème de ligne fut définitivement licencie des Novembre 1815 par un Roi qui devait son trône à la protection des alliés et qui n’avait du goûter que modérément la terrible correction infligée à ses obligés par les débris de la grande armée. 

Lors d’une bourse aux armes dans la région de Toulouse (Blagnac 2003) un objet a soudain fait ressortir la mémoire de cette modeste bataille presque oubliée sous la forme d’une miniature de sabre d’officier de cavalerie légère avec fourreau fer a deux bracelets de laiton gravé et qui était proposé a la vente par un chineur. Cet étrange objet, loin d’être un sabre d’enfant avec une lame médiocre et mouchée est monté avec une lame signée au dos C.F. KLINGENTHAL ( C.F. pour Couleaux Frères) ce qui est un gage de fabrication soigneuse, la poignée est en corne blonde filigranée d’un complexe tressage de fils de cuivre. Une garde a la chasseur en bronze doré et gravé en taille douce de rinceaux et de filet complète l’habillage de cet élégant souvenir historique. La lame dotée d’un nerf extraordinaire porte gravé a l’eau forte sur sa lame sur un coté en belles lettres cursives assez peu profondes :  COMBAT DE L’HÔPITAL 28 JUIN 1815

 

Et sur l’autre face :

14ème RÉGIMENT D’INFie DE LIGNE.

 

Un tel objet, très évocateur ne manque pas de soulever bien des questions: Pourquoi avoir choisi de faire une arme commémorative miniature? Peut être dans un esprit de discrétion a une époque ou la terreur blanche faisait nombre de victimes parmi les demi-soldes fidèles a l’empereur (le général Ramel fut tué au début de la seconde restauration par les “ Verdets” (extrémistes royalistes) a Toulouse rue Ninau en rentrant dans son hôtel particulier. Un officier ancien du 14ème toujours en service sous la royauté n’aurait sûrement pas pu porter une pareille dédicace sur son sabre de service sans nuire à son avancement ou pire. Par contre sous forme de miniature restant à son domicile ou sur son bureau la lame ne pouvait être montrée qu’a des personnes sures. Pourquoi sur un sabre d’officier de cavalerie légère et non pas sur un sabre d’officier monté? 

 

 

Il n’y avait pas de cavalerie du coté français lors de cette glorieuse journée, mais par contre le propriétaire de ce sabre peut avoir été muté dans la cavalerie ou cette forme de sabre a perduré bien après la chute de l’empire. S’il s’agit d’un officier ce que le type de sabre tend a accréditer, une patiente recherche au service historique de l’armée de terre peut peut-être éclairer notre lanterne. A quelle époque cette arme fut réalisée? La marque C.F. Klingenthal doit pouvoir nous donner de précieuse indications sur l’époque a laquelle ce marquage fut utilisé, l’emploi d’une gravure a l’eau forte peut aussi nous aider, car il semble que sous le 1er Empire on gravait principalement a la main et que l’usage quasi systématique de l’eau forte pour mordre l’acier ne se généralisa que vers le milieu du 19ème siècle. L’achat de ce modeste souvenir aura tout au moins permis de faire resurgir du passé la mémoire d’un des plus attirant régiment de ligne du 1er empire et de rendre hommage aux valeureux combattants de la grande armée ceux du 14ème se sont couvert de gloire a Eylau ou 715 de ses hommes furent tués et 678 blessés sur 1905 présent.

 

FIN

 

 

 

 

 

Mis en page par Jean-Paul